USJSFRA: respecter le travail de chacun
02 avril 2007
Au cours du 49è congrès de l’USJSF à Nantes, la section Rhône-Alpes a émis un vœu pour réorganiser les conférences de presse d’après match afin que les responsables et employés des sites internets et des télévisions de clubs, non professionnels donc non accrédités par l’USJSF ne puissent plus pirater le travail des journalistes professionnels.
Ce vœu s’appuie sur la lettre suivante, rédigée par Claude Chevally, du journal l’Equipe à Lyon : "Aujourd'hui Internet fait partie du paysage médiatique. Il ne saurait donc être question de négliger l'impact de la "toile", c'est même une piste de plus offerte aux journalistes pour pouvoir s'exprimer, pour pouvoir travailler.
De même, les grands clubs, essentiellement en football pour l'instant, disposent désormais de chaînes télévisées qui contrôlent de A à Z, avec des salariés qu'ils choisissent comme bon leur semble, mais qui, très souvent, ne disposent pas de cartes professionnelles de journalistes. Et pour cause, puisqu'ils sont en règle générale, de simples relais assujettis à donner la meilleure image possible du club qui les rétribue...
Pourquoi évoquer à la file les sites Internets et les télés des clubs professionnels ? Tout simplement parce que, à un moment où, les uns et les autres, nous constatons qu'il est de plus en plus difficile de travailler au quotidien, d'accéder à l'information, aux joueurs, il nous faut maintenant supporter d'être mêlés, dans les mêmes points-presse, à des gens dénués de cartes professionnelles, qui ne posent généralement aucune question, mais qui récoltent soigneusement les images, les réponses des entraîneurs, des joueurs, des dirigeants, pour les "offrir" à leurs sites, à leurs "télés-clubs" dans les deux heures, parfois la demi-heure qui suit. Le plus fort, c'est que votre rédacteur en chef trouve à redire à votre à interview quand il la reçoit, pour publication le lendemain, sous prétexte qu'il l'a déjà lue sur internet au début de l'après-midi ! Insupportable, inadmissible - De plus en plus insupportable, de plus en plus inadmissible-
Alors que faire ? La question est délicate. Mais puisque nous sommes à une époque ou le cloisonnement est la règle, notamment depuis que les télés, détenteurs des droits, n'oublient jamais des les exploiter, pourquoi ne pas imaginer un cloisonnement supplémentaire avec mise en place de plusieurs ateliers d'interviewes, qui laisseraient les sites internet et les télés des clubs se débrouiller dans leur coin, avec leurs questions, pendant que les journalistes "traditionnels" interrogeraient les acteurs du sport en fonction de leurs besoins.
Une lourdeur supplémentaire ? Mais qui nous l'impose ? Et puisqu'il faut tenir compte du progrès technologique, tenons-en compte au moment de l'élaboration du travail de chacun. sans compter que, à force de laisser entrer à la périphérie de notre profession, des gens dénués de cartes professionnelles, bénéficiaires de passe-droits, confondant souvent information et communication (d'entreprise), n'est-il pas grand temps de défendre notre petit territoire avant qu'il ne soit trop tard ? C'est à dire avant que ce soit les autres - les spécialistes de la communication- qui nous imposent encore un peu plus des règles de fonctionnement conduisant tout droit notre métier à néant.
Lettre de Claude Chevally, journaliste à l'Equipe, envoyé spécial permanent à Lyon.
Le problème, c'est qu'on mélange le journalisme et la communication. Un vrai souci car ce sont deux mondes qui sont aux antipodes (normalement !).
Rédigé par : Aymeric Blanc, Lyon Mag | 02 avril 2007 à 16:09
Cher Claude, chers tous,
Je souhaitais réagir au courrier publié sur le site de l’USJSF, sous le titre « respecter le travail de chacun » qui met en cause les chaines de club et sites internet !
En qualité de directeur d’OLTV et du site « olweb.fr », je souhaite rappeler que nous employons un certain nombre de journalistes, possesseurs à leur embauche de cartes de presse depuis de nombreuses années et membres de l’USJSF.
Si j’ai fait le choix de recruter ces personnes, c’est pour donner à la chaine ainsi qu’au site internet un ton journalistique professionnel différent et complémentaire des autres contenus (émissions présentées par des animateurs ou rubriques dédiées sur le site à la communication du club…).
La création de ces médias est l’expression de l’évolution du métier de journaliste. Elle est à considérer comme une chance pour votre profession qui ne doit pas, à mon sens, laisser les contenus de ces médias à la charge d’amateurs, mais au contraire les investir et les faire vivre pour créer le journalisme de demain.
Vous évoquez, cher Claude, le recrutement des salariés des chaines de club laissé à la discrétion de l’employeur que je représente ! Il ne me semble pas que les recrutements des médias historiques comme celui dans lequel vous écrivez soient soumis à l’approbation de quelqu’un d’autre que le représentant de l’employeur !!!! Dois-je vous rappeler ici les différents actionnaires des grands titres de la presse française ??? Sont-ils tous à l’origine de la création de la publication ou n’ont-ils pas, pour beaucoup, investi dans la presse après avoir réussi dans les secteurs aussi divers que le bâtiment, l’armement, la banque…. ?....
Je regrette cet amalgame que vous faites entre les « sites Internets et les télés des clubs professionnels…..des gens dénués de cartes professionnelles, qui ne posent aucune question…..Inadmissible ! »
Vous savez le danger qu’il y a à faire l’amalgame entre des populations !!!
Sachez que je tiens à ce que les informations que vous trouvez sur OLTV et OLweb émanent de journalistes encartés, professionnels, appliquant des méthodes de travail liées à cette profession, et ne se contentent pas de reproduire des communiqués de presse qu’on leur envoie, comme on le voit (et vous le savez bien) hélas trop souvent dans des journaux « respectables ».
J’ai un tel respect de votre profession que je ne voudrais pas me priver un jour de journalistes parce que vous aurez fait, par ce type de courrier, passé l’idée que ces nouveaux médias, au lieu d’être une chance pour votre profession, représentent un danger et doivent être bannis, ainsi que leurs salariés.
Priver nos journalistes de cartes de presse, nous condamnerait à transformer nos médias en organes de communication et petit à petit, réduire à néant votre profession ! Ne devenez pas le fossoyeur de celle-ci par ce type de comportements !
Je suis d’accord avec vous pour ne laisser les accès à l’information qu’aux titulaires de cartes de presse !
De grâce, ne confondez pas les amateurs et les familles de médias….sur internet comme à la télévision, il y a des patrons qui vous respectent et d’autres qui vous méprisent !
Nous ne sommes pas vos ennemis, nous participons aux transformations de votre profession …. Les journalistes sont les historiens du présents, écrivons ensemble cette histoire !
Bien amicalement,
Jean-Yves Meilland
Directeur OL Images
Rédigé par : Meilland | 04 avril 2007 à 17:52